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« Choisissez un métier que vous aimez, et vous n’aurez jamais besoin de travailler. » 

Plus facile à dire qu’à faire, Confucius. 

Créer des milieux de travail plus sains et conviviaux est l’un de ces objectifs ambitieux dont il est facile de parler, mais qui est difficile à accomplir et presque impossible à mesurer. 

Néanmoins, au cours des dernières années, les gens se sont mis graduellement à prioriser la recherche du bonheur au travail, poussés par des études qui démontrent un lien clair entre le moral des employés et la satisfaction des clients. 

Une analyse effectuée par le Harvard Business Review a comparé des indicateurs de satisfaction des clients au classement par étoiles des entreprises sur le site Glassdoor, où les utilisateurs peuvent évaluer leur employeur de façon anonyme. Sans surprise, plus le classement par étoiles d’une entreprise est élevé, plus le taux de satisfaction de ses clients est élevé. Dans les industries axées sur la clientèle, comme les services alimentaires, la vente au détail et les soins de santé, l’effet était trois fois plus prononcé. 

L’argent ne fait pas le bonheur, mais l’inverse est peut-être vrai 

Il n’est donc pas surprenant qu’une équipe heureuse puisse augmenter significativement votre rentabilité. 

Les résultats d’une recherche Gallup suggèrent que les entreprises ayant des employés plus heureux rapportent des revenus par action 147 % plus élevés.

Bien sûr, on peut argumenter autour de la corrélation et de la causalité de la relation : ont-ils plus de succès parce qu’ils sont heureux, ou est-ce que de travailler pour une entreprise prospère est intrinsèquement plus agréable?

Je ne prétends pas connaître la réponse. Mais il est raisonnable de croire que, si vous appréciez votre employeur, vous vous investirez davantage dans la réussite de votre entreprise. Une recherche de l’Université Oxford, qui a découvert que les travailleurs « heureux » sont 13 % plus productifs que leurs collègues moins heureux, semble confirmer cette intuition. 

Ce qui soulève la question suivante : où, ou plus précisément sur qui, devriez-vous concentrer vos efforts? 

Être plus heureux ou LES plus heureux 

Détail intéressant : l’impact le plus important sur le moral de l’équipe ne provient pas de changements qui visent à rendre tout le monde exceptionnellement heureux, mais de légères améliorations qui simplifient la vie des employés les plus insatisfaits. 

La revue The Journal of Happiness a passé sept ans à étudier le lien entre le moral d’une équipe et le succès d’une mission auprès de 900 000 militaires — qui évoluent dans un environnement où les enjeux sont beaucoup plus grands que n’importe quelle présentation sur laquelle vous pourriez être en train de travailler (même si les courriels de votre patron suggèrent le contraire). Ils ont découvert que l’amélioration de la performance d’un soldat dont l’indice de satisfaction est passé de « très bas » à « modéré » était beaucoup plus importante que celle notée chez ceux dont l’indice de satisfaction est passé de « heureux » à « extatique ». 

En d’autres mots, réparez le moteur avant de vous soucier de la peinture. 

Vous attaquer aux points de friction les plus importants — comme les politiques restrictives sur les vacances, les heures supplémentaires ou les règles pour le travail à la maison — en fera beaucoup plus pour le moral des troupes que d’offrir des avantages extravagants qui semblent incroyables en apparence (comme un casse-croûte gratuit), mais qui ne règlent en rien les problèmes qui sont à la source des frustrations de vos employés les moins satisfaits.

Alors, quelle est la vraie clé du bonheur en milieu de travail?

Surprise : ce n’est pas une autre table de ping-pong. 

L’industrie du marketing, qui n’est concurrencée que par la Silicon Valley, est reconnue pour ses avantages professionnels élaborés. 

Quand je m’adresse à de jeunes créatifs qui débutent dans le domaine, je les préviens souvent de se méfier des agences un peu trop « cool » qui ont une glissoire, trois salles de repos et un frigo à bières rempli à craquer. 

Si l’endroit vous fait vous demander « Pourquoi retournerais-je chez moi!? », c’est justement parce qu’ils veulent que vous restiez. 

La vraie solution, à mon avis, est plus fondamentale. Une communication franche, une attribution respectueuse des ressources et un déroulement démocratisé des opérations — où chacun a la chance de se faire entendre : voilà les pratiques fondamentales qui aident les entreprises à retenir leurs employés. 

Dans une industrie où le taux de roulement moyen est de 30 % (pas joli, et mauvais pour les clients), il est temps de retourner à l’essentiel. 

Oubliez les chiffres…

Augmenter les profits de quelques points de pourcentage est la dernière raison de vous soucier du bonheur de votre équipe. Mais l’effet de ruissellement d’une culture positive en milieu de travail pourra améliorer toutes les facettes de votre entreprise. Vous le sentirez dans chaque interaction, dans chaque réunion et dans la relation avec vos clients. 

Et même si le travail ressemblera encore à du « travail » (encore désolé, Confucius), le fait prioriser le bonheur de votre équipe plutôt que sa performance pourrait bien vous permettre d’atteindre les deux objectifs à la fois.

Brook Johnston est le concepteur-rédacteur principal chez BAM Strategy.